La crise sanitaire de 2020 a fait des ravages sur le marché financier et boursier, mais elle a maintenu à flot celui des produits pierre-papier. Ce sont surtout les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) qui s’en sont sorties sans lésion. Peut-on alors affirmer que la pierre-papier demeure une valeur sûre en plein marché grippé ?
Synthèse sur les rendements
Les SCPI enregistrent un rendement inattendu pour l’année 2020, qui est de 4.18% alors que les observateurs l’estimaient à moins de 3.8%. Ce rendement n’est d’ailleurs pas éloigné de celui de 2019 (4.41%) malgré la virulence de la crise économique.
Ce sont plutôt les OPCI qui ont mal vécu cette période avec des valeurs négatives, en dessous de -1%. La plupart de ces actifs ont vu leurs performances faiblir, étant composés d’immobilier, de liquidités et de valeurs mobilières. Toujours est-il que certains d’entre eux ont dégagé un bon rendement, allant même jusqu’à plus de 5%.
La diversification et la solidité des baux
La force des SCPI et des OPCI face à la crise est due à la diversification de leur patrimoine immobilier. Les immeubles sont en effet déclinés en plusieurs typologies : de commerces, de bureaux, de locaux d’activités et de logistiques pour le parc professionnel, et d’immeubles de logements neufs et anciens pour le parc résidentiel. C’est cette diversification qui est à l’origine de la stabilité de ces actifs pierre-papier.
À cela s’ajoute la solidité des baux et la qualité des locataires. La plupart des contrats sont signés sur 6 ans en moyenne, voire plus, tandis que les locataires sont sélectionnés en considérant leurs ressources pour les particuliers et leurs chiffres d’affaires pour les entreprises.
La pierre-papier, une valeur sûre ?
Ces produits de placement sont pilotés par des spécialistes en finances et en immobilier qui sont en connaissance du contexte économique pour chaque région, de même que des opportunités du marché. La plupart des SCPI ont su tirer profit de la crise pour renforcer leur stratégie, aussi bien en termes d’acquisition que d’exploitation. Toujours est-il que les SCPI peu diversifiées et exerçant dans des secteurs en difficulté tels que celui du tourisme, en particulier, n’ont pas su accuser le coup. Celles-ci sont d’ailleurs de la « pierre », actif ayant fait ses preuves en ce qui concerne son invulnérabilité et son excellente tenue de route quelle que soit la conjoncture.
Quant aux OPCI, ils ne revêtent pas véritablement l’appellation de valeur sûre en raison de leur volatilité. Leur composition en valeurs mobilières en est la cause, les actions et les obligations étant fortement impactées en période de fortes secousses.
Placer de la pierre-papier dans son portefeuille
Les conseillers en gestion de patrimoine (CGP) sont nombreux à recommander les SCPI aux investisseurs, quels que soient leurs capacités financières, leur âge, leur niveau de tolérance aux risques, ou encore leurs connaissances du produit. Les CGP conseillent même la souscription à plusieurs d’entre elles afin de diversifier le portefeuille et amortir les risques.
Quant aux OPCI, ils ne sont préconisés qu’en période florissante afin d’éviter les pertes en capital. Ils peuvent toujours être placés dans un portefeuille en guise de diversification. Les risques sont cependant élevés en raison de leur forte fluctuation. Il vaut mieux analyser chaque OPCI en profondeur et obtenir l’avis du CGP avant de décider d’y souscrire.
Rappelons qu’investir dans la pierre-papier, c’est profiter de la parfaite connaissance des enjeux, des risques et des potentiels issus de l’immobilier. SCPI et OPCI sont gérés par de grands groupes expérimentés et à très forte capitalisation. Rappelons que ce sont eux qui distribuent les dividendes issus de ces actifs après collecte des loyers.